Ils font vivre l’association : découvrez les membres de la SCA France !

Nous sommes partis à la rencontre de trois membres actifs de la SCA France, qui nous racontent leurs parcours, pourquoi ils ont choisi de rejoindre la grande famille de la SCA France et quel rôle ils y jouent ! 

SCA France :  Racontez-nous qui vous êtes et quel est votre parcours  

Marie-Viva Lenoir : 

Je m’appelle Marie-Viva Lenoir, plus connue sous le nom de Viva. Je suis responsable commerciale pour les Éditions Jean Lenoir, auteur et créateur du Nez du Vin, le Nez du Café et le Nez du Whisky.

Avant de rejoindre l’entreprise paternelle, j’étais comédienne et journaliste radio, ce qui explique sans doute pourquoi on me voit souvent faire le pitre pour le compte de la SCA. Ce qui devait être à l’origine un remplacement de poste de quelques mois au sein des Éditions s’est rapidement transformé en passion.

Étonnamment, rien ne me prédestinait à m’impliquer dans le monde du café de spécialité, mais mon job de commerciale m’a mené à faire la découverte de cet univers et de ses acteurs.

Morgane Daeschner : 

Ingénieure agronome avec une spécialité en développement agricole et dégustatrice professionnelle de café. J’ai toujours aimé sentir, goûter et découvrir de nouvelles saveurs, de nouveaux horizons, m’impliquer dans des projets ayant du sens. Le café me permet de concilier ces différentes passions : c’est un bon exemple de la complexité des enjeux actuels. Tous les artisans du café participent à cela. En tant que professionnelle, je travaille de l’arbre à la tasse, je mets en place des protocoles de qualité, des démarches de différenciation en phase avec les évolutions du marché, du goût et du monde du développement. J’aime proposer des démarches innovantes et renforcer les identités de mes clients en mettant en perspective les enjeux locaux et les enjeux plus globaux. 

 

 SCA France : Comment êtes-vous rentré dans le monde du café ? Comment avez-vous découvert cet univers ? Depuis quand ?

 Morgane Daeschner : 

L’odeur du café m’a toujours fascinée, mais je n’en buvais pas, il ne tenait pas ses promesses! C’est au Nicaragua, lors d’un long stage chez un exportateur de café, que j’ai découvert le café, ses enjeux socio-économiques, la beauté des paysages, de ses gens. Une expérience fondatrice. En 2005, de retour de ce beau pays, j’avais découvert qu’une tasse de café pouvait être florale, subtile et complexe et que si ces excellents produits n’étaient pas disponibles sur le marché européen, l’avenir pouvait être différent. En parallèle j’ai continué à évoluer dans des structures de conseil et de labellisation avant d’être consultante et formatrice freelance en 2014.

Marie-Viva Lenoir : 

En arrivant aux Éditions Jean Lenoir, il me semblait impossible de parler de nos ouvrages si je ne comprenais pas de quoi il retournait, encore moins les vendre !

Le nez du café se présente sous la forme d’un coffret composé de 36 arômes caractéristiques du café (défauts compris). 

C’est en faisant mon tout premier cupping en 2014, lors du congrès des torréfacteurs avec Raphaël Prime et Marco de Sousa Rosa, que j’ai pu constater tous les parallèles entre le vin et le café. J’y ai aussi découvert de vrais amis.

 

 SCA France : Comment le café est devenu une passion ?

Morgane Daeschner : 

C’est probablement le goût, la beauté des paysages, les forêts, les rencontres avec les personnes qui font le produit. Les valeurs de convivialité, de quotidien, de simplicité, de diversité, de respect, sont pour beaucoup dans mon attachement au produit. Le café : fenêtre ouverte sur le monde !

C’est un produit global, souvent industriel, dans lequel certains cherchent à faire exister des terroirs, des paysages, des hommes, toute une fabuleuse chaine de valeurs, passionnante !

Marie-Viva Lenoir : 

En France, nous nous limitons souvent au vin lorsqu’il s’agit d’analyser goût et arômes. Comme si seul le jus de raisin fermenté pouvait offrir une large palette aromatique. Pourtant, le café est la conclusion quasi-systématique de chaque repas. À l’origine, pour avoir vécu au Royaume-Uni, j’étais une infatigable buveuse de thé, mais c’est en effectuant ma formation d’analyste sensorielle en whisky que les parallèles avec le café me sont devenus évidents.

 

SCA France : Quel est votre parcours au sein de la SCA France ? Depuis quand et pourquoi avoir rejoint l’association ?

Marie-Viva Lenoir : 

J’ai commencé à m’investir dans la SCA dès mon arrivée aux Éditions, d’abord pour connaître les acteurs de la profession et mes revendeurs éventuels. L’avantage du réseau c’est qu’il regroupe tout le monde au même endroit au même moment et permet de se connaître de manière moins formelle qu’en rendez-vous.

J’essaie de me faire discrète au début, mais ce n’est pas mon fort. Fin 2015, je propose mon aide au board en place. On me charge de trouver des cadeaux auprès des sponsors pour les vainqueurs, les bénévoles, les juges… Une sorte de mère Noël dirons-nous.

Lors des élections du nouveau board, on me propose de prendre la charge de l'event, mais j’estime que mon expérience dans le milieu du café de spécialité est trop restreinte pour m’engager sur une telle responsabilité. Je propose cependant la suppléance du poste, et Nir devenant responsable, nous n’avons eu de cesse de travailler en binôme.

 Morgane Daeschner : 

J’ai rejoint la SCA dès 2007 avec cette obsession de comprendre comment ajouter de la valeur sur la tasse et goûter autre chose que le honni petit noir de comptoir.  Candidate aux premiers championnats de France de barista : ce métier n’est pas le mien, j’ai délaissé la machine à expresso en m’engageant dans l’association afin de faire bouger les lignes en son sein : donner de la visibilité aux producteurs, faciliter l’organisation du premier Cuptasters en 2008 avec les producteurs des coopératives certifiées Fairtrade, puis organiser le Brewer’s. La SCA organisait les championnats du café pour mettre en valeur le produit dans sa préparation il a fallu un peu de temps pour remonter jusqu’à l’origine, et c’était le seul lieu où parler café – autrement – déguster échanger – une solide communauté de personnes – petit noyau d’empêcheurs de tourner en rond. C’était le lieu des métiers du café, où rencontrer les acteurs, où donner corps à des rêves.

 

SCA France : Vous avez eu un rôle majeur au sein de la SCA, notamment lors des derniers Championnats. Expliquez-nous votre rôle. Qu’est-ce que vous avez organisé exactement ? Combien de personnes/équipes avez-vous géré ? Quelle est votre motivation pour une telle implication ?

Morgane Daeschner : 

Cette année, j’ai de nouveau coordonné l’ensemble du championnat de Cuptasters : du choix des fournisseurs de café vert, à la torréfaction, la préparation et la constitution des triangles, jusqu’au service des cafés torréfiés pour la compétition.  Une organisation titanesque ! Cette année nous avions 48 candidats sur 4 tours soit 1824 tasses servies – 32 triangulaires constituées avec 19 cafés torréfiés - une première ! En face une solide équipe de 10 bénévoles pendant les championnats, de 4 dégustateurs pour la dégustation pré-compétition afin d’ébaucher les triangles, et un torréfacteur de choc pour l’édition 2018 : La Fabrique du Café (Limoges). Mais il y a aussi toute une myriade de personnes qui aident un peu, beaucoup, passionnément depuis des années – ils se reconnaîtront.

 L’organisation des compétitions est toujours très exigeante, mais en équipe, on recherche l’équilibre entre l’orthodoxie et le plaisir ! Concilier le côté bon enfant, la rigueur « drastique » et le rythme est loin d’être une gageure. Pourtant il est indispensable que la température, le volume, l’infusion, le rythme soient les mêmes afin que chaque candidat aie la même chance en goûtant dans les mêmes conditions. Pour assurer cette qualité de préparation et de service tout en sourire et en fluidité, il faut un formidable atout, cette année c’était l’expérimentée Paola Wintenberger.

Le cuptasting est une formidable compétition car elle est permet à la fois de donner à goûter les cafés – tous nus – sans l’expression de la main du torréfacteur et de tester les performances individuelles. Participer au Cuptasting c’est être capable de sentir, d’apprécier une tasse de café quelles que soient les conditions extérieures, d’aller à son essence, de lui donner une valeur marchande. 

Marie-Viva Lenoir : 

J’ai eu, comme beaucoup de personnes dans le milieu associatif, de multiples casquettes. La plus évidente a été celle de « chroniqueuse/présentatrice » sur les championnats. Pourtant, si on m’a souvent vu ou entendu lors des facebook lives, ce rôle là n’a représenté qu’une toute petite partie de mon travail. J’étais en contact avec les sponsors afin de leur proposer des créneaux d’animation qu’il a fallut ensuite mettre en place. J'ai géré les bénévoles (c’est-à-dire les trouver, les nourrir, les loger, distribuer leur tâches et faire leur emploi du temps). Je me suis aussi encore occupée de trouver des cadeaux et de les distribuer de manière à peu près censée. Ça représente environ une cinquantaine de personnes par an, sur plusieurs compétitions.

Pendant l’année j’ai aussi écrit la plupart des comptes-rendus des réunions. J’ai aussi fais un nombre certain de blagues contestables sur et hors scène, mais je ne suis pas sûre que cela ait fait partie de mes attributions.

Ma motivation a été surtout liée à l’affection que je porte aux acteurs du milieu du café de spécialité et à la beauté du produit. Nous sommes finalement aux balbutiements de cette industrie en France, c’est une chance et une joie de pouvoir participer à son essor. 

Mais soyons clairs, pour s’investir autant, il vaut mieux que vous appréciez les personnes avec qui vous avez signé, parce que c’est aussi riche et enrichissant que difficile et fatiguant. Et c’est très enrichissant.

 

Portrait par Julie Aubert

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